Chocolate ou Ong-Bak au féminin Prachya Pinkaew a voulu surfer sur le succès d’
Ong Bak en faisant un "
L’honneur du Dragon" qui s’avère être moins bon que le premier malgré moyens et efforts supplémentaires. La réalisation mollassonne de Prachya Pinkaew trouve parfois beaucoup d’opportunités, et c’est pour créer des opportunités supplémentaires que Prachya Pinkaew pond un Ong Bak au féminin ! Imaginez-vous revenir au temps des Jackie chan et essayez de trouver son équivalent féminin. L’époque avait accouché d’une Michelle Khan (Yeoh). Apparemment, Prachya Pinkaew se donne la même ambition, offrir aux arts martiaux thaïlandais une figure féminine. Le casting a été difficile et puis s’est présenté “Jija” Yanin Vismistananda, une pratiquante de Tae Kwon Do. Prachya Pinkaew a tout de suite su que c’était elle, l’actrice de son film.
L’ambition de Prachya Pinkaew ne se borne pas à trouver le pendant féminin de Tony Jaa, mais il souhaite, en outre, fournir aux personnages une densité psychologique supplémentaire. Il l’handicape, elle sera autiste... mais une autiste experte en art martial. Une autiste qui a appris le Muai thaï rien qu’en regardant la télévision. On ne peut pas reprocher à Prachya Pinkaew de recycler malgré lui un personnage de
Heroes (souvenez-vous du personnage qui possède ce pouvoir de mimétisme)... Et notre Chocolate ne va pas uniquement imiter Tony Jaa, elle sera aussi Jackie Chan et Bruce Lee ! Est-ce pour autant suffisant pour donner du poids au film ? Succombant aux sirènes des "baths" (monnaies locales) faciles, Prachya Pinkaew nous offre une histoire de Mafia thaïlandaise Vs Mafia japonaise saupoudrée de romance à l’eau de rose et acidifiée de mélodrame.
Si on se met en mode degré zéro est-ce que la mayonnaise mousse ? En effet, malgré l’ennui que suscite le manque d’inventivité du cinéaste, on suit sans déplaisir les aventures de Chocolate. Le frêle corps de cette jeune fille abrite une véritable tigresse ! On se croirait revenir au temps mythique de la jeunesse de Michelle Yeoh appelé Michelle Khan. Les combats sont longs sans lasser et c’est déjà une réussite pour un film thaï. En revanche, la baston finale même si elle demeure anthologique par sa longueur et son côté "risque-tout des acteurs" peut sembler une éternité. Nous sommes dans le même canevas que la fin de
L’honneur du Dragon, il faudrait un compteur de cadavres pour l’héroïne tout comme certains internautes ont intégré un compteur pour la scène finale de Tony Jaa ou le plan séquence de l’hôtel.
Un film sympathique qui marque par la découverte d’une actrice douée pour les arts martiaux et par les "tortures" que lui inflige le tournage de scènes d’actions dans un pays où il ne faut pas être chochotte. Cette sympathie n’en fait pas un bon film, il est par contre conseillé à tous ceux qui aiment le beau geste et les chorégraphies martiales qui font mal.
Source : Fantastikasia